Rester libre, vivre de sa terre, voilà une belle idée. C'était la mienne et ça l'est toujours… Mais qu'elle est étroite la voie à suivre et, rester soi-même, ne pas céder aux sirènes du furieusement tendance bio-marketing et trouver son propre chemin dans un monde où la vérité a si peu d'importance par rapport à l'image et à la communication.

Et puis il y a ces vignes, témoins vivants de ceux qui sont passés avant moi, patrimoine affectif autant que maternel, l'essence de la condition de vigneron et de son rapport au temps. Il faut aussi trouver son style, sa place, une remise en question permanente, mais aussi une heureuse occasion d'exprimer une certaine créativité.

Je dirai pour terminer la chance que j'ai : cette terre si ingrate et si austère, en la transcendant, on peut peut-être réaliser un vin qui parle aux gens, à leur esprit et leur donne du plaisir…

Et c'est tout ce que je souhaite.